Sortir à Lyon
Partager cet article :

Les Tuche, à la musul­mane !

Ce n’est pas tous les jours qu’on voit une comé­die poli­tique dans le cinéma français. Alors voir Arnaud Monte­bourg en prof de Sciences po qui remet la meilleure note à son élève en lui lançant un « premier de cordée » reste pour le moins amusant. Une façon de se retour­ner sur les années Hollande après l’ère sarko­syste bling bling du premier épisode de Neuilly sa mère. La conver­sion du fan de Sarko en aspi­rant En marche est des plus savou­reuses, tout comme sa candi­da­ture acci­den­telle sous les couleurs socia­listes, avec une autre appa­ri­tion : celle de Julien Dray, en pleine auto­dé­ri­sion. Bref, les obser­va­teurs de la vie poli­tique y trou­ve­ront leur bonheur d’al­lu­sions savou­reuses, d’au­tant que sous ses gros sabots de comé­die popu­laire filmée à la truelle, Neuilly sa mère, sa mère montre toute une réalité sociale d’un point de vue qu’on ne voit quasi­ment jamais dans le cinéma hexa­go­nal : celui des musul­mans français. Autant vous dire qu’on n’est sans doute pas prêt de revoir ça avant long­temps… Pas fou au point de bous­cu­ler le public qu’il cible, Julien-Lafer­rière n’ou­blie pas de rester puri­tain quand il s’agit de filmer les rela­tions amou­reuses du jeune Samy… Mais la critique sociale, elle, fait souvent mouche, avec un Denis Poda­ly­dès toujours parfait, contraint à l’exil en banlieue après la dénon­cia­tion des sévices animales de sa société « Porc ever » ! Tout ça ne casse pas trois pattes à des pieds de cochon halal, mais est aussi savou­reux que le plai­sir que semble prendre cette tripo­tée d’ac­teurs, de Valé­rie Lemer­cier à Jacky Berroyer, avec même le caméo de notre député local, Hubert Julien-Lafer­rière, fran­gin du réali­sa­teur, qui a depuis quitté LaRem. On attend le prochain épisode avec impa­tien­ce… sur Marine Le Pen ?

Bande annonce d’époque

Neuilly sa mère, sa mère de Gabriel Julien-Lafer­rière (2018, Fr, 1h45) avec Samy Seghir, Denis Poda­ly­dès, Jérémy Denisty, Valé­rie Lemer­cier, Sophia Aram, Jacky Berroyer… Dimanche 28 février à 21h sur France 2.