
Une jeune femme court dans les rues de Paris après avoir planté là sa propriétaire (à qui elle doit deux loyers) et son mec dont elle ne sait plus si elle l’aime… Thé ou café ? (dialogue véridique dans la première scène) Caméra à l’épaule, milieu cultivé dans lequel on ne se trompe pas sur Madame de Staël, spontanéité jusqu’à l’égotisme du personnage principal et confusion des sentiments à tous les étages : après avoir rencontré Daniel, plus âgé qu’elle, Anaïs finalement préférera sa femme, dès qu’elle aura lu son livre…
Lesbien raisonnable ?

Serions-nous dans un film français ? La réponse est oui : rien de bien nouveau dans ce premier film mettant un peu trop ses nu-pieds dans le tout Paris du cinéma d’auteur. Mais une fois passée cette caricature, Valeria Bruni-Tedeschi capte la lumière et le regard d’Anaïs (Demoustier) le temps d’une danse sublime en apesanteur sur Bette Davis Eyes. Solaire en écrivain mature apprenant à ce feu follet au féminin ce qu’amour veut dire, elle finit par la convertir à un début de gravité au milieu de beaux paysages de la Normandie, à la façon d’une destinée sentimentale. On n’a même pas détesté. Est-ce bon signe ?
Les Amours d’Anaïs de Charlotte Bourgeois-Tacquet (Fr, 1h38) avec Anaïs Demoustier, Denis Podalydès, Valeria Bruni-Tedeschi, Bruno Todeschini… Sortie le 15 septembre.