Sortir à Lyon
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De nos frères bles­sés, un nouveau film raté sur l’Al­gé­rie avec Vincent Lacoste

Vincent Lacoste dans De nos frères blessés de Hélier Cisterne.
Vincent Lacoste dans De nos frères blessés.

C’est triste de voir une actrice comme Vicky Krieps (Phan­tom thread, Serre-moi fort), passer un film entier les sour­cils fron­cés et les yeux mouillés à jouer les Madonnes, retour­nant faire son tricot à peine s’énerve-t-elle… Certes, nous sommes dans les années 50, et De nos frères bles­sés (au titre léger) aborde un sujet on ne peut plus fort : l’Al­gé­rie libre, et la seule condam­na­tion à mort d’un Français là-bas qui mili­tait pour l’au­to­no­mie du pays, à l’époque où un certain François Mitter­rand était garde des Sceaux… Adapté du livre éponyme de Joseph Andras, la recons­ti­tu­tion petites chaus­settes et vieilles voitures et les scènes de couple assez gnan­gnantes n’aident pas à crédi­bi­li­ser son discours unila­té­ra­le­ment islamo-gauchiste : pro-commu­niste, pro-musul­mans (tous les Algé­riens sont gentils, le film étant co-produit avec l’Al­gé­rie en géné­rique bilingue), mais anti-français sauf quand il s’agit de défendre les grandes vertus du droit des étran­gers.

Vicky Krieps et Vincent Lacoste largués en Algé­rie

Photos : Laurent Thurin-Nal / Les Films du Bélier.

D’où sans doute l’em­bar­ras palpable d’un acteur qu’on adore, Vincent Lacoste, bien mal à l’aise à garder un air grave sous sa mous­tache et à tour­ner en rond dans une prison à laquelle on ne croit jamais avant d’être guillo­tiné. Reste, à défaut de la révé­la­tion d’un metteur en scène dont c’est le deuxième film, la décou­verte d’un formi­dable acteur, Thomas Ducasse, en avocat enfin crédible au moment des scènes de procès.

De nos frères bles­sés de Hélier Cisterne (Fr-Alg, 1h39) avec Vincent Lacoste, Vicky Krieps, Thomas Ducas­se… Sortie le 23 mars.

Vincent Lacoste ne quit­tant pas son bleu lors du procès, face à son avocat commis d’of­fice (Thomas Ducasse, deuxième à droite).