
« Je savais que le théâtre allait mal, mais vouloir faire jouer Jésus par un Africain, alors là, on touche le fond ! » Voilà comment commence cette nouvelle suite du film culte de Philippe de Chauveron, avec les mêmes ressorts des réflexes racistes passés à la moulinette sociale. Le mur que construit Ary Abitan pour ne plus voir son frère musulman de voisin a évidemment à voir avec un autre, et si les poncifs de la comédie de droite son bien au rendez-vous (le couplet anti-vegan assez poussif), Christian Clavier est en pleine forme et les répliques font souvent mouche.

Le ressort reste le même : prendre à revers les clichés du racisme avec plus ou moins de bonheur comique. Comme le père maghrébin qui préfère chanter du rock inaudible ou du Johnny ((out aussi inaudible), plutôt que le raï auquel on voudrait l’assigner… La satire sociale du monde du théâtre qui remplit avec les invitations ou de l’édition dont les niches littéraires ne passionnent plus les foules est campée avec tendresse, et s’avère loin d’être stupide. Chantal Lauby, qui prononce aussi le titre du film, console son mari avec qui elle s’apprête à fêter ses 40 ans de mariage en lui disant : « Ce n’est pas ton talent, c’est le sujet de ton livre qui est en cause« , alors que le châtelain en achète tous les exemplaires en douce pour faire mine d’en avoir vendu quelques-uns…. La bonne nouvelle de cette suite honorable, c’est que ce sont les femmes qui portent la culotte, et renvoient leurs maris dans les cordes par trop sensibles de leur virilité contrariée, en allant entre copines en boîte de nuit, hors d’âge.. Ce n’est déjà pas si mal pour de la bonne grosse comédie populaire. Idéal pour un samedi soir.
Qu’est-ce qu’on a tous fait au Bon Dieu de Philippe de Chauveron (Fr, 1h38) avec Chantal Lauby, Christian Clavier, Frédérique Bel, Noom Diawara, Emilie Caen, Elodie Fontan, Frédéric Chau…
