Sortir à Lyon
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L’An­née du requin, un beau navet avec Marina Foïs

Marina Foïs dans L'Année du requin de Ludovic et Zoran Boukherma.
Marina Foïs traque les récalcitrants avec Christine Gauthier dans l'Année du requin.

Sans rythme, pas drôle, sans idée, avec une Marina Foïs fran­che­ment agaçante à force de surjouer, L’An­née du requin a tout pour déplaire. On sort les crocs.

Peut-être rien”, voilà sur quoi se termine cette Année du requin, deuxième film du tandem des fran­gins Boukherma, après Teddy, sympa­thique premier opus mais déjà large­ment étiré… Les ingré­dients sont pratique­ment les mêmes : plans graphiques, banlieue pavillon­naire, chants mili­taires de comé­die façon Groland et film de genre assumé jusqu’à l’ir­rup­tion de l’hor­reur. Certes, ce n’est pas encore les frères Dardenne, mais au milieu d’un cinéma d’au­teur français trop souvent répul­sif à tout forma­lisme, ça fait son petit effet cinq minutes, mais on déchante très vite : le scéna­rio ne passe­rait pas le concours d’un court-métrage d’école et le rythme tient plus de la baleine échouée que des Dents de la mer, malgré une musique haras­sante (le film a d’ailleurs été tourné en plein confi­ne­ment, et ça se voit…). Comme Kad Merad qui passe tout le film en sandales et short de bain avant de finir la tête dans le sable, on passe notre temps à attendre. Durée mesu­rée : 1h27. Durée ressen­tie : 2h54. C’est d’au­tant plus inter­mi­nable que Marina Foïs en gendar­mette en pré-retraite (49 ans !) est pratique­ment de tous les plans… en passant son temps à surjouer.

Marina Foïs au milieu du village de La Pointe en Gironde.

Marina Foïs au bord de l’exas­pé­ra­tion

Fron­ce­ment de sour­cils, bouche bée, 30 secondes entre chaque parole pronon­cée et roule­ment d’yeux même quand elle ne fait que manger son stylo, on a bien compris qu’elle aime jouer les person­nages pas comme les autres, mais on aime­rait qu’elle puisse prendre un stylo sans avoir une attaque faciale de rictus. Le ridi­cule est atteint lors d’une scène où elle mord une poupée gonflable de requin pour passer ses nerfs. Nous, malheu­reu­se­ment, on n’avait rien à ronger pendant le film (le premier spec­ta­teur est sorti au bout de 30mn à l’avant-première où nous étions). Le bascu­le­ment dans le fantas­tique quand le film ne sait plus quoi faire finit achève la préten­tion de cette arnaque esti­vale (Jean-Pascal Zadi, qu’on aperçoit à peine en black de service, trône pour­tant sur l’af­fiche). L’hor­reur finale finit de nous lais­ser dans l’in­com­pré­hen­sion de ce film ne fait ni à à faire, mais assu­ré­ment à éviter si vous tenez à préser­ver vos vacances.

L’An­née du requin de Ludo­vic et Zoran Boukherma (Fr, 1h27) avec Marina Foïs, Marina Foïs, Marine Foïs, ainsi que Kad Merad, Chris­tine Gauthier, Jean-Pascal Zadi (et peut-être les frères Boukherma eux-mêmes en frères jumeaux aux grands nez)… Sortie le 3 août.