Sortir à Lyon
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Quand le vieux public s’en prend aux grévistes en plein spec­tacle

Clowns de Hofesh Shechter main revolver sur la tempe.
Quand Clowns de Hofesh Shechter mime la violence.

Contre la réforme des retraites, ils avaient pour­tant décidé de jouer… en prenant la parole avant la spec­tacle. Mais ce n’était pour­tant pas du goût de quelques vieux nantis trans­for­més en sauva­geons d’un soir. Drôle de scène à l’Au­di­to­rium… et ailleurs.

Franck Dubosc, qui heureu­se­ment n’a rien tourné depuis son dernier bide Rumba la vie l’an­née dernière, en avait fait un gimmick de ses spec­tacles en s’adres­sant aux gens dans la salle d’un géné­reux: “Pour toi, public !” Dieu sait que le public est essen­tiel, et Dieu sait que parfois, a contra­rio, certains direc­teurs d’ins­ti­tu­tions ont parfois un peu trop tendance à l’ou­blier… (on n’est pas suici­daire, on ne dira pas lesquels !) Mais s’il est souve­rain dans ses choix, le public n’est pas un Souve­rain pour autant, et on avoue avoir été esto­maqué de voir une (petite) partie du public de l’Audi­to­rium huer et conspuer d’in­sultes un musi­cien qui prenait simple­ment la parole quelques minutes pour s’ex­pri­mer contre la réforme des retraites avant de… main­te­nir le concert !

Une race aris­to­cra­tique en voie de dispa­ri­tion


Ta gueule”, “dégage”, “chochotte”, “on n’est pas là pour ça”, “on t’a payé pour jouer” et autres amabi­li­tés d’un genre mascu­lin mani­fes­te­ment déçu de ne plus dispo­ser de tous les pouvoirs – à commen­cer par celui de vie et de mort – ont été profé­rés à peine le pauvre musi­cien avait-il tenté d’ou­vrir la bouche. Avant même qu’on lui jette des premiers rangs une pièce sur scène (de quelques centimes, l’or était mani­fes­te­ment resté dans le coffre chez maman).

On savait depuis les films de Claude Chabrol que la sauva­ge­rie n’a rien à voir avec le statut social, pas plus que l’édu­ca­tion, et ce sont mani­fes­te­ment les plus beaux spéci­mens de bour­geois sauva­geons (que des hommes, bien entendu) qui s’étaient donnés rendez-vous en première série, ce dernier bastion d’une race aris­to­cra­tique en voie de dispa­ri­tion (même si on n’ira pas à leurs obsèques).

Ce n’est évidem­ment pas un hasard si ces sauva­geons s’en prennent à la culture clas­sique, la seule qui vaille à leurs yeux. Quelques jours avant, on avait assisté à une prise de parole d’ar­tistes semblable à la Maison de la danse, avec un accueil diamé­tra­le­ment opposé. Il est vrai que la diver­sité, l’ou­ver­ture d’es­prit, et cette capa­cité surhu­maine de pouvoir entendre quelqu’un quelques minutes en pouvant ne pas être d’ac­cord avec lui, ont envahi la danse – sur scène et dans salle – depuis long­temps. C’était pour un des plus beaux spec­tacles qu’on ait vus cette saison, réglant son compte à la violence mascu­line dans une choré­gra­phie magis­trale, C’était signé Hofesh Shech­ter. Ça s’ap­pe­lait Clowns.

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