Sortir à Lyon
Partager cet article :

Bonnard, la plus belle expo de janvier

Bonnard Pierre (1867-1947). Paris, musÈe d'Orsay. RF1985-8.

Bon, d’ac­cord, on ne peut pas forcé­ment bouger autant qu’on voudrait, mais ce n’est quand même plus le vieux temps des confi­ne­ments : vous pouvez toujours profi­ter des vacances pour faire un saut à Grenoble, pour voir la plus belles expo de l’hi­ver (avec celle des Vani­tés, mais ça c’est plus facile, c’est à Lyon). Il est para­doxal que ce peintre en quête de para­dis terrestres qu’é­tait Pierre Bonnard (1867–1947), fût long­temps relé­gué au purga­toire. S’il a parti­cipé briè­ve­ment au mouve­ment post-impres­sion­niste des nabis, n’a jamais pris la tête d’une école. Il n’en a fait qu’à sa tête, se tenant à l’écart des révo­lu­tions diverses : fauvisme, cubisme, surréa­lis­me… Picasso lui-même avait du mal à enca­drer ce peintre « bour­geois » (Pierre Bonnard a multi­plié les scènes d’in­té­rieurs exigus, mais magni­fiés, la repré­sen­ta­tion de scènes fami­liales en forme de para­dis perdus, et de ses amantes nues au foyer ). L’après-guerre (la deuxième) l’a laissé dans un semi oubli, teinté de dédain. Il faut dire que Bonnard ne flat­tait pas l’in­tel­lec­tua­lisme engagé en décla­rant que « la pein­ture doit avant tout être déco­ra­tive » (1891).

L’Ate­lier du mimosa (1939–1946) de Pierre Bonnard (photo MAM Centre Pompi­dou).

Du beau, du bon, du Bonnard

L’im­por­tante expo­si­tion, quasi rétros­pec­tive, qui se déroule actuel­le­ment au Musée de Grenoble en colla­bo­ra­tion avec le musée d’Or­say, juste­ment inti­tu­lée Les Couleurs de la lumière, démontre par l’évi­dence de plus de 70 pein­tures expo­sées (plus 50 œuvres sur papier), succes­sion de chefs d’œuvres, que nous avons affaire à un géant. Bonnard, peintre d’ate­lier, même pour ses nombreuses vues d’ex­té­rieur et de plein air, a délaissé l’idée de repré­sen­ter la réalité pour se noyer dans une lumière et des couleurs d’une moder­nité flam­boyante. « Certes la couleur m’avait entraîné, je lui sacri­fiais presque incons­ciem­ment la forme  », avouait-il. Son « chien » sur la terrasse, n’est qu’une tâche marron, indé­fi­nis­sable, son « atelier au mimosa », est plus proche de l’abs­trac­tion que de la repré­sen­ta­tion florale. Le jaune d’or, le bleu riviera, le rose pivoine, le blanc neigeux, leurs vibra­tions, relèguent le sujet au rang de prétexte. Sans le nier pour autant. En témoigne Le Boxeur, auto­por­trait poignant d’un Bonnard vieillis­sant (1931), impuis­sant, mélan­co­lique, face à l’obs­cu­rité d’une fin de vie qui s’an­nonçait. A visi­ter d’ur­gence. François Mailhes

La Jeune Fille aux bas noirs (1893) de Pierre Bonnard (musée d’Or­say).


Bonnard. Les couleurs de la lumière. Jusqu’au 30 janvier. Musée de Grenoble. 5 place de Lava­lette. De 5 à 8 euros. Gratuit pour les moins de 26 ans. Visites guidées les same­dis et dimanches à 14h30.

Le Boxeur, portrait de l’ar­tiste (1931, musée d’Or­say).

Alain Chevrette, le peintre lyon­nais qui fait explo­ser les couleurs

Alain Chevrette (né en 1947 à Lyon) est pris la main dans le pot de peinture. Sa dernière exposition explose de couleurs, dévoilant une part de son travail plus radicale, envolée vers l’espace. Le papillon talentueux, trop souvent réduit au statut peu enviable de peintre conventi...

Drew Stru­zan s’af­fiche en grand dans une expo­si­tion inédite

Vous connaissez sûrement les affiches de Star Wars, Indiana Jones ou encore Retour vers le Futur mais saviez vous qui en est l’auteur ? La réponse se trouve au Musée Cinéma et Miniature qui accueille en exclusivité mondiale une exposition sur le génial Drew Struzan ! Les ...

RVB en fait voir de toutes les couleurs

Appeler une exposition RVB ressemble à une petite blague d’initiés, entre lointains descendants de Gutenberg. RVB, l’acronyme de Rouge, Vert, Bleu est la norme colorométrique de nos écrans. Les documents exposés sont bien entendu en CMJN, la norme colorométrique des documents imp...